Mali : La CEDEAO lève ses sanctions imposées au Mali depuis le coup d’Etat du 18 août dernier

Au lendemain de la formation d’un gouvernement de Transition censé ramener les civils au pouvoir, les Etats ouest-africains ont décidé ce mardi, de la levée des sanctions imposées au Mali depuis le coup d’Etat du 18 août dernier.

Dans une déclaration publique ce mardi, signée par le président du Ghana, Nana Akufo-Addo, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (CEDEAO) décide «de la levée des sanctions sur le Mali. Ils appellent tous les partenaires bilatéraux et multilatéraux à soutenir le Mali».

Cette déclaration intervient au lendemain de la formation d’un gouvernement de Transition de 25 membres comprenant des représentants du mouvement de contestation M5, de groupes armés impliqués dans le processus de paix et des militaires qui occupent quatre postes stratégiques.

Dans le gouvernement, le colonel Sadio Camara est nommé à la tête de la Défense, le colonel Modibo Koné à la Sécurité et le lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga, est à la tête de l’Administration territoriale, en charge de l’organisation des élections.

Le colonelmajor Ismaël Waguéporteparole du Comité national pour le salut du peuple (CNSP) qui a pris le pouvoir le 18 août dernier en renversant le président Ibrahim Boubacar Kéita, est nommé à la Réconciliation nationale.

Dans la déclaration de ce mardi, les dirigeants de la CEDEAO disent «prendre en compte», les «avancées notables vers la normalisation constitutionnelle» au Mali «fragilisé depuis des années par les violences djihadistes et intercommunautaires».

Au premier rang des sanctions à lever se trouve l’embargo commercial et financier imposé au Mali le 20 août dernier.

Dans le gouvernement de Transition, le mouvement de contestation dénommé M5 dirigé par l’influent Imam Dicko qui avait ébranlé le pouvoir de Ibrahim Boubacar Kéita avant sa chute, obtient trois portefeuilles.

Le ministère de la Communication, le ministère de l’Emploi avec à sa tête Mohamed Salia Touré, et le ministère de la Refondation dirigé par Mohamed Coulibaly, très proche d’une grande figure du M5, le cinéaste Cheick Oumar Sissoko.

Le poste de ministre de l’Agriculture, est occupé par un représentant de l’ex-rébellion, Mahmoud Ould Mohamed, de même que celui de la Jeunesse.

Me Harouna Toureh, une figure des groupes armés pro-gouvernementaux, devient ministre du Travail et porte-parole du gouvernement.

Le nouveau ministre de l’Économie et des finances, Alousséni Sanou, cadre d’une banque locale a lui été proposé par la classe politique traditionnelle.

La nouvelle équipe gouvernementale comprend quatre femmes parmi lesquelles Kadiatou Konaré, la fille de l’ancien président malien Alpha Oumar Konaré, qui prend la tête du ministère de la Culture.

La formation du gouvernement intervient après la nomination d’un colonel à la retraite, Bah N’Daw au poste de président de la Transition et celle d’un ancien ministre des Affaires étrangères Moctar Ouane, comme Premier ministre.

Dans sa déclaration, le président du Ghana Nana Akufo-Addo demande aux nouvelles autorités de la Transition, de «mettre en œuvre rapidement» les autres décisions prises par la CEDEAO, «en particulier la libération de tous les officiers militaires et civils arrêtés» lors du coup d’Etat du 18 août dernier.

La déclaration salue le renoncement par les militaires à une prérogative majeure initialement dévolue au chef de la junte le colonel Assimi Goita, investi vice-président.

Celui-ci ne pourra pas remplacer le président de la Transition en cas d’empêchement, selon la charte élaborée par les militaires qui fixe la durée de la Transition à 18 mois.

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