Dans la ville de Moundou, en fin de journée, la situation était toujours tendue. Des manifestants font face aux forces de l’ordre. La population du quartier 15 ans s’est mobilisée dès cinq heures du matin dans la ville. Une dizaine de minutes après les premiers rassemblements, les forces de sécurité ont procédé à des tirs nourris de gaz lacrymogènes. Des tirs à balles réelles ont été ensuite entendus.
Les principales artères goudronnées sont barricadées, notamment avec des pneus. « C’est la première grande manifestation que la ville de Moundou a connu », constate un habitant du quartier.
Après les tirs à balles réelles, les manifestants se sont à nouveau rassemblés et ont affirmé vouloir « aller tout droit en direction du domicile de Laoukein Medard », maire de la ville et nouveau ministre d’État, ministre en charge du développement agricole.
Le premier ministre, Saleh Kebzabo a annoncé la suspension de toutes activités des partis politiques Les Transformateurs et Parti socialiste sans frontières (PSF), ainsi que de Wakit Tamma, à la suite des manifestations meurtrières à travers le pays.
D’après Saleh Kebzabo, « des poursuites judiciaires seront engagées contre Les Transformateurs, le PSF et Wakit Tamma ». Le chef du gouvernement évoque une insurrection visant à prendre le pouvoir par la force, au lieu d’une marche. Il annonce un bilan provisoire d’une cinquantaine de morts et de plus de 300 blessés. Le premier ministre de transition, Saleh Kebzabo, a affirmé ce 20 octobre que « le gouvernement de la République du Tchad fera régner l’ordre sur l’ensemble du territoire et ne tolèrera plus aucune dérive d’où qu’elle vienne ». Il s’est exprimé au cours d’une conférence de presse, après des manifestations violemment réprimées au cours de la journée, à travers le pays.
Un couvre feu qui entre en vigueur ce jeudi 20 octobre a été instauré de 18 heures à 6 heures à N’Djamena, Doba et Koumra, a annoncé Saleh Kebzabo, Premier ministre de Transition.
Pour sa part, le président de la commission de l’Union Africaine (UA), Moussa Faki Mahamat et également tchadien a condamné la violence. « Je condamne fermement la répression des manifestations ayant entrainé mort d’hommes au Tchad », a-t-il déclaré.
Source : afrikpresse