Avènement du MPSR 2 : Le CDP déplore les violences, les casses et incendies observées ça et là

La présente déclaration fait suite à la réunion du Secrétariat Permanent du Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP) tenue le mardi 11 octobre 2022 à son siège.

Depuis plusieurs années, notre pays traverse une crise multidimensionnelle d’ordre sécuritaire, économique, politique et sociale. Cette crise s’accentue avec le temps, assombrissant l’horizon et renvoyant aux calendes grecques une issue favorable de sortie de crise.

En raison de la crise sécuritaire, on assiste à l’augmentation du nombre de victimes, à l’accroissement du nombre de déplacés internes, à la fermeture des classes et des services de l’administration publique. Le rétrécissement des zones sous le contrôle de l’administration centrale, l’inflation galopante qui entraine une hausse vertigineuse des prix des produits de consommation courante, l’absence ou l’insuffisance des vivres, l’incertitude de la rentrée scolaire dans de nombreuses zones (plus de 4000 écoles fermées, près de 30 000 enseignants en situation de chômage technique et près de 800 000 enfants déscolarisés, de milliers d’autres fonctionnaires qui ont abandonnés leur postes d’affectation) sont autant de situations qui créent la détresse et le désespoir au sein des populations. Elles scrutent désespérément l’horizon, invoquant le Tout Puissant et appellent au secours les élites afin de trouver une solution immédiate à leurs souffrances.

L’avènement du MPSR le 24 janvier 2022 avait suscité des espoirs au sein du peuple burkinabè mais ceuxci n’ont pas été satisfaits. Ainsi donc les 30 septembre, 1er et 02 octobre 2022, nous avons assisté à une rectification en sein avec pour corollaire la démission du président Paul Henry Sandaogo DAMIBA et son remplacement par le Capitaine Ibrahim TRAORE, chargé d’assurer l’exécution des affaires courantes jusqu’à la désignation d’un président civil ou militaire à la suite des assises nationales des forces vives convoquées pour les 14 et 15 octobre 2022.

Les nouvelles autorités ont procédé à la suspension de la constitution, la dissolution de l’assemblée législative de la transition et du gouvernement, la suspension des activités des partis politiques et des organisations de la société civile. Le CDP en a pris acte.

Le CDP prend acte également du communiqué N’IO du 05 octobre 2022 portant acte fondamental du MPSR, le rétablissement de la constitution et la désignation du capitaine Ibrahim TRAORE comme chef de l’Etat assurant l’expédition des affaires courantes.

Nous déplorons cependant les violences, les casses et incendies observées ça et là, qui n’honorent pas notre pays et ses populations.

Ce changement au sein du MPSR et à la tête de l’Etat faut-il le rappeler, est la résultante de contradictions internes en son sein et entre frères d’armes, l’insuffisance des acteurs à asseoir les fondamentaux d’une gouvernance vertueuse, transparente et rigoureuse qui répond aux aspirations véritables du peuple burkinabè et surtout de sa frange jeune, notamment à obtenir des résultats probants sur le théâtre des opérations militaires.

La réussite de ce mouvement de rectification au sein du MPSR sera l’œuvre non seulement de ses membres mais également de l’ensemble des forces vives de la nation et surtout de la jeunesse de notre pays.

Le soutien populaire dont a bénéficié le capitaine Ibrahim TRAORE et ses frères d’arme est la preuve du rejet de toutes formes de mal-gouvernance mais également de la manifestation d’un attachement aux valeurs morales et sociales qui ont toujours caractérisé notre peuple.

C’est pourquoi Le CDP invite les nouvelles autorités du MPSR à œuvrer dans l’intérêt supérieur des burkinabé, dans l’équité, l’égalité et la probité. Cela passe par une bonne conduite des assises nationales annoncées ces 14 et 15 octobre 2022 qui marqueront la désignation d’un nouveau président du Faso. Le CDP invite tous les acteurs à des choix consensuels du nouveau président et des organes de la transition. Ces choix devront porter prioritairement sur les acteurs du mouvement de rectification des 30 septembre, Ier et 02 Octobre 2022 qui, à travers leurs différentes déclarations, affirment que les objectifs annoncés lors de l’avènement du MPSR le 24 janvier 2022 n’ont pas changé et demeurent : la lutte contre l’insécurité, la restauration de l’intégrité du territoire, le retour des déplacés internes, la lutte contre la corruption, la promotion de la bonne gouvernance et la refondation de I’Etat.

Faisant de ces objectifs le leitmotiv de leur action, le CDP pense qu’ils sont les mieux placés pour mettre en oeuvre les actions pouvant permettre d’atteindre des résultats positifs à travers une transition inclusive.

Cela permettra également à ces acteurs d’œuvrer à l’apaisement des cœurs à travers une réconciliation nationale vraie et le respect strict des aspirations du peuple.

Face à ces multiples défis, celui sécuritaire devra rester la priorité des priorités pour les nouvelles autorités de la transition. La lutte acharnée et efficace contre les groupes armés terroristes pour la reconquête de l’intégralité du territoire et la restauration de la sécurité au Burkina Faso, devra permettre aux millions de burkinabé de réintégrer leurs provinces, leurs communes, leurs villages, et leurs maisons.

Notre pays à lui seul ne saurait relever ces multiples défis. C’est pourquoi faisant échos à ses multiples appels antérieurs, notre parti, le Congrès pour la Démocratie et le Progrès, lance une fois de plus un appel solennel à la communauté internationale particulièrement à l’union africaine, à la CEDEAO, à l’union européenne, à l’Organisation des Nations Unies à soutenir fortement et fermement la transition en cours. Cest l’occasion une fois de plus d’interpeller les pays voisins à plus de mutualisation des efforts pour vaincre l’hydre terroriste.

Notre parti lance un appel à ses militantes, militants et sympathisants ainsi que l’ensemble du Peuple burkinabè à se départir de tout acte de violence, à toujours faire prévaloir le burkindlim qui habite en chacun de nous.

Le Burkina Faso est depuis des années à la croisée des chemins. Mais cette fois-ci, nous n’avons qu’un et un seul choix : réussir ! Nous n’avons pas droit à l’échec.

A cet effet, il nous faut soutenir avec toutes nos forces, les autorités qui auront en charge la destinée du pays à l’issue des assises nationales et de la mise en place des organes de la transition pour l’atteinte de notre objectif primordial qu’est la libération de notre pays.

C’est également l’occasion pour que nos frères de la diaspora se mobilisent et mobilisent les ressources sur le plan international pour aider la mère patrie.

Notre parti, le CDP rappelle à tous qu’en s’inscrivant dans le respect des droits humains, les nouvelles autorités militaires et ou civiles s’engagent à bannir toute forme de vengeance et de chasse aux sorcières. Nous les exhortons à œuvrer à ramener davantage la quiétude et la sérénité au sein de toutes les communautés vivant au Burkina Faso.

Le CDP, tout comme l’ensemble du peuple burkinabè épris de paix, de justice et de valeurs démocratiques, attend des autorités de la transition le retour à un ordre constitutionnel normal, conformément au chronogramme qui sera arrêté d’un commun accord avec l’ensemble des parties prenantes dans les délais déjà convenus avec la CEDEAO pour l’organisation d’élections libres, transparentes et inclusives.

 

11 octobre 2022

Pour le bureau national, président du parti 

Eddie KOMBOIGO

Vive le CDP ! Vive le peuple burkinabè ! Vive le Burkina Faso !

Démocratie- Progrès- Justice

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *