Burkina Faso: Comment Rock Kaboré a conduit le pays dans l’abîme? (première partie).

Ceci est une tribune de l’analyste politique et journaliste Abdoulaye Barry sur l’ancien président rock Kaboré publiée sur sa page Facebook ce vendredi 16 septembre que nous avons le plaisir de vous proposer en lecture.
Rock Kaboré est rentré au pays, la semaine passée, après un séjour médical à l’étranger. Il est vraisemblable requinqué à bloc et va se la couler douce dans un pays où le citoyen lamda scrute l’horizon de façon effroyable.
Sa nouvelle vie sera partagée entre sa villa cossue de Ouaga 2000 et sa résidence de la patte d’oie à l’abri de toute angoisse existentielle.
Il pourra, quand il le voudra, aller dans les pays qui offrent un plateau technique digne de son rang faire ses contrôles et croquer, sans soucis, la vie à pleines dents: le champagne à flot et le cigare à gogo…comme si de rien n’était.
On apprend qu’il compte reprendre le contrôle de son parti, en plaçant aux commandes « ses bons petits » en mars 2023, afin de continuer à tirer les ficelles d’un parti dont il n’a pas pu réaliser l’idéal originel: le progrès pour le peuple.
Mais que c’est trop facile non ?
Après avoir écrit la page la plus sombre de l’histoire de son pays, le champion de l’ingouvernance passera une vie paisible pendant que l’avenir immédiat de 20 millions d’âmes innocentes est incertain du seul fait de sa démission volontaire de ses responsabilités avant celle forcée du 24 janvier.
Aujourd’hui, bien malin le devin qui pourra nous prédire la situation du pays dans les jours et mois à venir.
Certes, nous ne sommes pas satisfaits de la gouvernance du MPSR, marquée par une dégradation accélérée de la situation sécuritaire, mais le drame national a un nom et un visage: Rock Kaboré.
Que l’on ne se méprenne pas de là où on a trébuché pour ne s’en prendre qu’à là où l’on est tombé.
Le MPSR n’est ni plus ni moins que « le fruit des entrailles » du pouvoir fantôme de Rock Kaboré qui a réuni toutes les conditions indispensables au coup d’état du 24 janvier.
Si Rock Kaboré avait habité la fonction, le pays n’aurait jamais sombré aussi facilement face aux terroristes constitués, au départ, d’une poignée d’individus affamés, mal habillés et mal chaussés qui ont réussi facilement à briser nos lignes de défense pour désorganiser l’ensemble du système de défense national.
L’armée était à même de stopper ces va-nu-pieds dès 2016 avec un leadership politique visionnaire et responsable.
Lorsque nous portons un regard critique sur la gouvernance du MPSR, il se trouve encore des constipés moraux qui osent croire que nous défendons l’ancien régime de Rock Kaboré. Grand bien vous fasse!
Notre ligne restera, plaise à Dieu, la même et ne changera guère au gré des saisons. N’en déplaise aux nouveaux jouisseurs à la sauce MPSR pour qui toute prise de position n’est dictée que par une quête de strapontins ou des espèces sonnantes devant lesquelles trébuche ce qui leur reste de dignité.
Notre conviction est établie que Rock Kaboré a contribué par son action pour ne pas dire son inaction à précipiter le pays dans un précipice affreux pendant six pénibles années.
Six ans de laisser-aller, de tâtonnements, de gouvernance mafieuse et aveugle, de promotion de la médiocrité…bref de concupiscence où le Président élu de façon propre a refusé de s’assumer et d’assumer sa responsabilité en tant que Chef de l’Etat.
Élu après l’insurrection populaire d’octobre 2014, Rock Kaboré n’a pas fait que trahir l’espoir, il a surtout pris le sens inverse des aspirations légitimes des masses qui ont bravé les balles, poussées par le seul et unique désir ardent d’un changement réel.
Plutôt que d’unir les Burkinabè, il a aggravé le fossé entre eux et créé même d’autres clivages: au sein de l’armée, de ses gouvernements successifs, de son parti, des communautés etc; l’homme et son cercle de copains et de coquins authentiquement socio-jouisseurs déguisés en socio -démocrates ont bradé l’intégrité du territoire et l’unité nationale, foulé aux pieds les lois de la République, et souillé l’honneur et la dignité d’une nation, autrefois, symbole de fierté.
Il est vrai qu’aucun tribunal ne condamnera Rock Kaboré au pénal pour avoir livré le pays à l’ennemi, mais je reste convaincu qu’aucune autre juridiction non plus ne parviendra à le blanchir quant à sa responsabilité politique et morale dans le drame national.
Aucun mensonge ne résiste à l’épreuve du temps.
A suivre…
Abdoulaye Barry

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