Ce 15 octobre 2020, jour du 33e anniversaire de l’assassinat du Président Sankara, nous apprenons avec satisfaction que le juge d’instruction en charge du dossier au Burkina a rendu son ordonnance de renvoi devant la Chambre de contrôle du Tribunal militaire de Ouagadougou. Cela signifie que le dossier est désormais en passe d’être transmis à la justice en vue de préparer le procès qui devrait se tenir courant 2021.
Plus d’une dizaine de personnes, dont Blaise Compaoré et Gilbert Diendéré, vont être jugées selon les cas, d’attentat à la sûreté de l’État, de complicité d’attentat à la sûreté de l’ État, d’assassinat et de complicité d’assassinat, de recel de cadavre, de faux en écriture publique et de subordination de témoins.
A détour d’une question d’un journaliste de RFI, nous apprenons aussi, qu’à ce jour, la France n’aurait toujours pas livré le 3e lot d’archives qu’elle a promises et que « les parties civiles sont déçues ».
Le 28 novembre 2017, lors de son voyage au Burkina, il y a déjà donc 3 ans, le Président Emmanuel Macron avait promis devant un parterre d’étudiants en ces termes : « J’ai pris la décision que tous les documents produits par des administrations françaises pendant le régime de Sankara et après son assassinat, … couvertes par le secret national soient déclassifiés et consultés en réponse aux demandes de la justice burkinabè ».
Ainsi, alors qu’à l’approche du 15 octobre, différentes voix se sont élevées au Burkina pour se plaindre de la lenteur de la justice, il apparait que les retards dans l’ouverture du procès proviendraient donc de la lenteur de la France.
Notre réseau s’élève vigoureusement contre ces retards. Nous exigeons du gouvernement français qu’il envoie sans tarder ce 3e lot. Nous prenons d’ores et déjà nos dispositions pour que certains députés interpellent le gouvernement afin que celui-ci s’explique sur ce retard et nous exigeons qu’il prenne ses dispositions pour que le troisième lot parvienne rapidement au Burkina Faso.
Nous nous inquiétons à l’idée que le procès se tienne sans la présence de Blaise Compaoré. En conséquence, nous appelons les forces démocratiques de Côte d’Ivoire à exiger de leur gouvernement l’extradition effective de Blaise Compaoré.
A Ouagadougou, Bobo Dioulasso, Banfora, Dakar, Barcelone, Turin, Ottawa, Toronto, Paris, Bagnolet, Ajaccio, Marseille, Nîmes, Montpellier,
Le réseau international Justice pour Sankara, justice pour l’Afrique.