A Douma, un village situé à 45 Kilomètres de Ouahigouya (nord du pays), les populations vivent au rythme des humeurs des terroristes appelés dans la zone « les gens de la brousse ». Le 7 mai dernier, dans une de nos publications, nous sommes revenus sur les difficultés que traversent les populations de cette partie du pays. Mais depuis ce jour, aucune action n’a été menée dans le sens de rassurer les populations qui disent ne plus savoir si Douma fait « vraiment partie du Burkina Faso ». Les terroristes y vivent depuis plus de deux ans. « Ils font ce qu’ils veulent. Ils nous imposent leur loi. Actuellement, nous avons l’impression de ne rien avoir de burkinabè », s’indigne un informateur de minute.bf.
« Si cela doit continuer, il est mieux qu’on vienne couper cette partie du pays jusqu’au Mali pour eux », martèle-t-il. En effet, son indignation vient du fait qu’à Douma, hier jeudi 20 mai 2021, aux environs de 13h44 minutes, alors que tout le Burkina Faso était suspendu au discours sur la situation de la nation du Premier Ministre devant la représentation nationale, environ 200 terroristes ont envahi le village. Lourdement armés, les terroristes sont venus sur une Pick-Up et sur plusieurs dizaines de motos.
Selon nos informations, la Pick-Up transportait 5 terroristes bien armés, et les dizaines de motos transportaient chacune des binômes. « Ils ont exigé que les femmes se voilent. Quant aux hommes du village, ils devront laisser leur barbe et couper leur pantalon. La femme qui refuse de se voiler aura contribué à tuer son mari car, s’ils reviennent, ils conduiront la femme à son domicile pour retrouver son mari afin de l’abattre parce qu’ils estiment que c’est l’époux qui aurait refusé que sa femme se voile », relate l’interlocuteur de minute.bf.
Aussi, dans leur loi, ont-ils dissuadé les populations de se départir de la lutte menée contre le terrorisme engagée par l’Etat burkinabè. Ils ont fait savoir que c’est un combat qui les oppose à l’armée uniquement et non un combat qui devrait les opposer à l’armée et aux populations. Ils ont fait tout ce qu’ils voulaient hier et sont repartis aux environs de 15h. « Ce n’est pas comme s’ils étaient de passage. Comme je le dis, la zone leur appartient depuis maintenant deux ans. Ils font ce qu’ils veulent. C’est leur loi qui domine et celui qui refuse de s’y plier, devra rejoindre ses ancêtres », avoue notre interlocuteur.
« Dire aux femmes de se voiler, c’est nous imposer ce qu’ils veulent. Et lorsqu’on accepte cette loi, dans certains cas, ils viennent donner des dattes aux familles et cela suppose qu’ils ont épousé votre femme. Quand ils reviennent, ils emmènent de force les femmes qu’ils veulent pour aller passer quelques jours avec elles avant de vous les ramener. Notre zone leur appartient et, à l’allure où vont les choses, je pense qu’on finira par leur donner cette partie du pays jusqu’au Mali », s’est-il résigné.
Pour rappel, l’armée a engagé une opération dans le nord et le sahel. Cette opération dénommé « Houné » ou « dignité » a déjà fait des résultats sur le plan de la lutte contre le terrorisme.