S.E. Madame Olivia Rouamba , ses pairs de la République du Mali et de la République du Mali ont échangé dans la journée du 17 février 2023 avec le Président de la Commission de l’UA et le Commissaire aux Affaires politiques, paix et sécurité dans les locaux de l’Organisation continentale.
Au président Moussa FAKI et au Commissaire Bankole ADEOYE, le trio de diplomates a clairement exprimé les frustrations de leurs populations quant au déficit de soutien manifeste de l’UA dans un contexte difficile caractérisé par des attaques exacerbées de groupes terroristes et leurs lots de populations déplacées au Burkina Faso et en République de Mali.
S.E. Madame Olivia ROUAMBA a expliqué qu’« il est important que les Etats membres de l’UA ne balaient pas du revers de la main, les raisons fondamentales qui ont prévalu aux avènements de ces régimes qualifiés d’anti constitutionnels. Ils sont les conséquences de la mal gouvernance, des manipulations à outrance de la Constitution et autres dérives des gouvernants « électoralement corrects » dont nos populations ont tant souffert et qui ont fini par les rejeter ».
La ministre ROUAMBA et ses frères guinéen et malien ont demandé au Président FAKI et au Commissaire BANKOLE d’être leur porte-voix au sein de l’Union afin qu’elle reconsidère sa décision mécanique de suspension de leurs pays qui, en ces moments, attendent de leur « organisation famille » une solidarité agissante et non une exclusion dans ce contexte hautement particulier. « Nous trouvons inconcevable que des questions liées à la sécurité, à l’humanitaire en Afrique de l’Ouest soient débattues en l’absence du Burkina Faso et du Mali, ces pays qui sont sur la ligne de front » a déploré la cheffe de la diplomatie burkinabè.
Elle relève que « l’UA a été bâtie par les pères fondateurs sur les principes de solidarité et au nom de ces principes, nous demandons de prêter attention à la détresse de nos populations et appuyer conséquemment les Transitions dans leurs efforts aux fins de rétablir les conditions nécessaires pour un retour à l’ordre constitutionnel ».
Le trio du Burkina Faso, de la République de Mali et de la République de la Guinée est allé plus loin en dénonçant ce qu’il qualifie de traitement de « deux poids deux mesures » dans la lecture des changements anti constitutionnels mais aussi dans l’application des textes de l’Organisation par les États membres. Nos Organisations sont très dures quand il s’agit de coups d’États militaires et moins quand des présidents sont en train de créer les conditions pouvant entrainer des coups d’États militaires dans leurs pays a-t-il indiqué.
Les ministres en charge des Affaires étrangères ont unanimement fait remarquer que les Transitions en cours ont un chronogramme bien fixé et un agenda transparent, les trois Présidents s’étant fermement engagés au respect du consensus dynamique trouvé avec la CEDEAO. Pour eux, la levée des mesures de suspension à l’UA sera perçue comme une contribution de l’UA à la recherche de solutions face aux défis sécuritaire et humanitaire.
Les responsables de l’UA ont salué la démarche inédite selon eux, des trois ministres des Affaires étrangères. Tout en leur assurant de leur bonne disposition à l’écoute, ils ont indiqué que la requête de la levée fera certainement l’objet des discussions à ce 36 ème Sommet qui jugera de l’opportunité du retour des trois pays à la grande famille de l’UA.
DCRP/ MAECR-BE