Selon l’agence étatique Anadolu, le chef de l’Etat recueillait 49,86% des voix alors que 90% des bulletins avaient été dépouillés dimanche soir. La Turquie se dirige donc vers un second tour.
Au soir d’une élection qui a vu une mobilisation sans précédent de l’électorat, malgré la crise et trois mois après le séisme dévastateur du 6 février, le « reis » de 69 ans affirme être « clairement en tête » de la présidentielle, mais prêt à « respecter » un second tour s’il est nécessaire. « Nous ne savons pas encore si l’élection est terminée avec ce premier tour mais si le peuple nous emmène au second tour, nous le respecterons » a-t-il promis.
C’est la première fois que le chef de l’État, 69 ans, serait contraint à se présenter une deuxième fois devant les électeurs faute d’avoir réuni 50 % des voix.
Face à lui, le social-démocrate Kemal Kiliçdaroglu, un ancien haut fonctionnaire de 74 ans qui emmenait une coalition inédite de six formations de l’opposition, était donné régulièrement en tête par les instituts de sondages, même d’une courte tête.
Le troisième candidat, Sinon Ogan, dissident du parti nationaliste MHP crédité d’environ 5 % des voix, s’apprête à les négocier sans préciser avec qui.
En soirée, les deux camps se sont livrés une bataille de chiffres, enjoignant à leurs observateurs respectifs de rester sur les lieux de dépouillement « jusqu’au bout ».
Taux de participation proche de 90 %
Toute la journée, les urnes s’étaient remplies à grande vitesse de grosses enveloppes couleur moutarde déposées par des électeurs enthousiastes qui ont parfois attendu plusieurs heures avant de pouvoir voter. Le taux de participation, semble-t-il proche de 90 %, n’a pas été communiqué officiellement.
Les 64 millions d’électeurs devaient aussi choisir les 600 députés qui siégeront au parlement monocaméral à Ankara. Recep Tayyip Erdogan en a revendiqué « la moitié » pour son camp.
En 2018, lors de la dernière présidentielle, le chef de l’État l’avait emporté au premier tour avec plus de 52,5 % des voix. Ce ballottage constitue donc déjà un revers pour Recep Tayyip Erdogan, qui a su développer son pays et le tirer vers la prospérité avant une dérive autocratique. Et un encouragement pour la vision laïque et pro démocratie de Kemal Kiliçdaroglu, à la tête du CHP, le parti de Mustafa Kemal Atatürk, fondateur de la Turquie moderne.
Source: La-croix.com