Le premier ministre Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambela a affirmé à Niamey au Niger où il séjourne que le Burkina Faso envisage une nouvelle constitution qui, pour la première fois, ne sera pas du tout inspirée ou imposée par la France.
Le Chef du gouvernement burkinabè a rappelé que la première Constitution du pays a été rédigée en 1959, à Paris, par l’ancien Premier ministre français Michel Débré et imposée au président Maurice Yaméogo.
Il a aussi indiqué que la Constitution de la 4e République, adoptée le 2 juin 1991 sous la présidence de Blaise Compaoré, a été finalisée par Edmond Jouve, un professeur français. Raison pour laquelle selon lui, ces constitutions n’ont pas servi la cause du peuple burkinabè.
«Donc maintenant, nous sommes en train de réfléchir pour écrire une constitution totalement détachée du format français qui nous a été importé », a-t-il informé.
Le Premier ministre Tambela s’exprimait au cours d’une conférence de presse conjointe des Premiers ministres des Etats de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) qui a marqué la fin de leurs travaux qui se sont déroulés la veille.
Selon Dr Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambela, le Burkina Faso a lancé «de grands débats pour demander au peuple à la base de préciser le type de régime qu’il souhaite. «Ce sera au peuple de nous dire comment il souhaite être gouverné», a-t-il souligné.
«Nous ne voulons plus calquer les constitutions françaises qui sont presque les mêmes dans l’Afrique francophone», a-t-il poursuivi.
Le chef du gouvernement a rappelé que «la démocratie est née à Athènes en Grèce et chaque pays occidental actuel a pris l’exemple sur ça pour l’adapter à son contexte».
«Pourquoi, ils ne veulent pas que nous adaptions aussi la démocratie à notre contexte. Si notre peuple dit, nous voulons être gouverné par un militaire, pourquoi, nous allons le refuser» a-t-il questionné.
Le Premier ministre avait à ses côtés les Premiers ministres du Mali Choguel Kokalla Maiga et du Niger Ali Lamine Zeine.
Agence d’Information du Burkina