Les chefs d’Etat des pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), réunis samedi 24 février à Abuja, ont décidé la levée d’une grande partie des sanctions contre le Niger.
La CEDEAO « a décidé de lever avec effet immédiat » les plus lourdes sanctions imposées au pays depuis la prise du pouvoir à Niamey d’un régime militaire qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum en juillet, a annoncé Omar Alieu Touray, le président de la Commission de la Cedeao samedi après-midi.
Les frontières et l’espace aérien nigérien seront rouverts, les transactions financières entre les pays de la Cedeao et le Niger de nouveau autorisées, et les avoirs de l’Etat nigérien dégelés, « pour des raisons humanitaires », a déclaré Omar Alieu Touray. « Des sanctions individuelles et politiques restent en place », a-t-il ajouté sans donner plus de précisions.
Les décisions prises lors de cette réunion vise à défendre les principes démocratiques et à promouvoir le bien-être social et économique des citoyens », a déclaré le président nigérian Bola Tinubu, président en exercice de la CEDEAO, lors de l’ouverture du sommet. Pour ce faire, l’organisation doit « réexaminer son approche actuelle de la recherche de l’ordre constitutionnel dans les États membres ». Monsieur Tinubu invite également les Etats du Sahel « à reconsidérer leur décision et à ne pas percevoir notre organisation comme un ennemi ».
Cette semaine, Yakubu Gowon, l’un des pères fondateurs de la CEDEAO a exhorté les dirigeants régionaux à lever les sanctions, soulignant que l’organisation est « plus qu’une coalition d’État ».
Les sanctions contre le Niger et la menace d’une intervention militaire pour réinstaller le président Mohamed Bazoum renversé le 26 juillet 2023 par un coup d’État ont été « les déclencheurs probables d’un résultat inévitable du retrait des trois pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) de la CEDEAO (Burkina Faso Niger, Mali).