L’agence officielle algérienne APS rapporte ce mardi soir que le président Abdelaziz Bouteflika a présenté sa démission au Conseil constitutionnel.
« Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a notifié officiellement au président du Conseil constitutionnel, sa décision de mettre fin à son mandat en qualité de président de la République, a-t-on appris mardi auprès de la présidence de la République », rapporte l’agence officielle APS.
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Le président de la République, Abdelaziz #Bouteflika, a notifié officiellement au président du #Conseil_constitutionnel, sa décision de mettre fin à son mandat en qualité de président de la République. pic.twitter.com/cjunX9gwsL APS | وأج (@APS_DZ) 2 avril 2019
Une période de transition doit maintenant s’ouvrir. Elle devrait mener à des élections d’ici 45 jours. L’intérim doit normalement être assuré par le président du Conseil de la nation, la chambre haute du Parlement, Abdelkader Bensalah.
Cette annonce intervient après un communiqué de l’armée algérienne qui disait ne pas reconnaître celui de la présidence annonçant, la veille, la démission d’Abdelaziz Bouteflika avant le 28 avril. L’armée demandait, elle, l’application immédiate de l’article 102 de la Constitution sur la mise en place du processus d’empêchement du président.
Le communiqué du ministère de la Défense s’en prenait également violemment à certains individus qui veulent, selon lui, faire perdurer la crise. Il affirme que le rôle de l’armée est de protéger le peuple d’une poignée de personnes qui s’est accaparé les richesses du pays. Il fait là référence aux hommes d’affaires, dont certains sont sous le coup d’enquêtes préliminaires pour corruption depuis le début de la semaine. Il vise aussi Saïd Bouteflika, le frère du président algérien.
Dans le centre-ville, des coups de klaxon ont résonné presque immédiatement suite à l’annonce de cette démission. La rue la réclame depuis sa première manifestation le 22 février dernier. Aujourd’hui, elle dit vouloir plus avec le départ de l’ensemble du régime Bouteflika. Il aura fallu six semaines d’une contestation populaire inédite en Algérie et plusieurs injonctions de l’armée pour en arriver finalement au départ du président algérien, 22 ans après son arrivée au pouvoir.