Blocage de la justice burkinabè : des avocats crient leur ras-le-bol devant la principale prison du pays

Ouagadougou, 20 mai 2019 (AIB)-Des avocats burkinabè ont observé lundi un sit-in de deux heures, devant la plus grande prison du pays (MACO), pour dénoncer la paralysie totale du système judiciaire, causée par des revendications syndicales.

«Non à une injustice sans fin ! Non à une justice en panne ! Non à la violation massive (des droits) des détenus ! Non à la violation des conventions internationales! Non, non et non à la violation de la Constitution burkinabè qui garantit la liberté individuelle et collective !», ont scandé lundi matin, plusieurs avocats devant le portail de la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO).

«Oui à un jugement accéléré ! Oui à la reprise des procès des détenus ! Oui à une justice qui travail ! Oui à la possibilité des détenus de causer avec leurs avocats ! Oui aux respects des droits humains dans nos juridictions ! Vive la détermination des avocats ! Vive la détermination des hommes de justice !», ont-ils crié encore.

En rappel, face à la paralysie depuis octobre 2018 du système judiciaire, causée notamment par les grèves des gardes de sécurité pénitentiaire et des greffiers, le barreau burkinabè est en protestation depuis une quinzaine de jours.

«Aujourd’hui, notre réunion devant la MACO relève d’un grand symbole. C’est de dire à l’autorité que ce lieu qui est un lieu de détention, de correction pour les condamnés et les prévenus, est aussi un lieu tout à fait symptomatique quant à la lutte que nous menons, à savoir qu’il faut enfin qu’on puisse respecter les droits de ces personnes détenus. Parce que comme nous l’avons dit, nul n’est à l’abri et nous sommes tous des détenus potentiels», a martelé le chargé de communication et de l’image publique du barreau burkinabè Me Ignace Tougma.

Selon Me Tougma, il est inadmissible que lorsqu’on emprisonne quelqu’un, on empêche ses parents, ses amis de lui rendre visite, de lui donner à manger, de lui donner ses médicament ou qu’on l’empêche de parler avec son avocat.

«Nous considérons qu’être détenu ne veut pas dire qu’on a perdu ses droits civiques ou politiques. Tout le monde peut s’y retrouver et ces personnes ont droit à ce qu’on respecte effectivement leurs droits, par rapport non seulement à notre code de procédure pénale, par rapport à tous les textes et à tous les traités que le Burkina Faso a ratifié », a-t-il expliqué.


Agence d’Information du Burkina

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