Correction Scandaleuse des copies à l’université de Ouagadougou ; un cas flagrant constaté à l’UFR/LAC

Ce jeudi 16 juillet 2015, au département d’étude anglophone de l’UFR/LAC de l’université de Ouagadougou, nous sommes tombés sur des copies traitées de la même manière par des étudiants, mais corrigées de façon quasiment différente par des personnes que l’on ignore pour le moment.

La situation est vraiment délicate et est interpellatrice pour l’ensemble de la communauté universitaire, les autorités et les parents d’étudiants qui sont soucieux pour l’éducation de leurs enfants et l’avenir de l’éducation en générale au Burkina Faso.
Depuis très longtemps, les étudiants ont toujours décrié la correction arbitraire des copies à l’université de Ouagadougou, très souvent les notes sont contestées par les étudiants mais en tant qu’étudiant on ne peut pas avoir droit à des explications sur le pourquoi de ces corrections arbitraires. Cette fois-ci, la situation est flagrante et très délicate au département d’étude Anglophone, des copies de devoir en informatique de la session de rattrapage de S4 (semestre 4) sont tombées, comme ont le dit dans le jargon, et le constat est que ces copies sont traitées de la même manière mais corrigées différemment. Le devoir a été composé le 17 juin 2015 et les copies ont été remises aux étudiants avec des notes pratiquement très lamentables. Le devoir consistait à choisir la lettre correspondante à la bonne réponse de la question une(1) jusqu’à neuf (9) sans préciser qu’on peut cocher ou pas deux(2) réponses en même temps et la dernière question consistait à la définition de trois termes informatique.

Scandale ! Après vérification, nous avons constaté que des étudiants ont coché les mêmes lettres mais ils n’ont pas les mêmes notes. Chose bizarre cette situation varie d’une copie à une autre. Ne peut-on pas dans ce cas de figure se poser la question de savoir si les correcteurs se concertent-ils avant les corrections des copies ? Cela ne confirme telle pas l’hypothèse selon laquelle l’avenir des étudiants n’est pas prit au sérieux ? Cette situation conduise chaque année à des échecs sans mérite des milliers d’étudiants. Le minimum avant de corriger les copies, la pédagogie et le bon sens voudrait que les correcteurs se consultent et se fixe un objectif avant pour que les résultats des corrections puissent se correspondre et permettre à tous les étudiants d’avoir les mêmes chances de réussite. Ou du moins que le professeur titulaire de sa matière donne ses critères de correction à ceux qui vont l’aider à corrigé les copies, sinon on ne peut pas comprendre qu’un seul professeur puisse corriger plusieurs copies semblables avec des notes aléatoires, cette situation remet en cause le système d’évaluation dans nos universités.

En guise d’exemple, ce même cas aurait été constaté l’année dernière au département d’études Sociologiques ; un professeur durant la correction de son devoir de la session de rattrapage de S4, s’est retrouvé déçu de la correction qui avait été faite par des correcteurs à qui, il aurait remis les copies à corriger. Car il a dit ouvertement devant les étudiants que c’est ceux qui n’ont pas eu la moyenne qui devrait avoir la moyenne après la comparaison de quelques copies d’étudiants qu’il a vérifié sur le champ dans la salle. Alors qu’en ce moment même les copies étaient déjà partagées aux étudiants et beaucoup étaient voués à l’échec bêtement car aucune rectification n’a été faite.

Nous ne pourrons pas finir de citer les exemples palpables qui se produisent chaque année à l’université de Ouagadougou sans qu’on puisse dire mot et si les étudiants décident d’aller plus loin dans la revendication de leur droit, on les qualifient d’inconscient, de vulgaires étudiants, des gens qui ne sont pas soucieux de leur avenir. Comme le dira certains, quel avenir ? Avenir dans quelle condition ? Jusqu’à quant nos intellectuels vont cesser de détruire notre éducation ? Et avec tout cela vous ne voulez pas qu’on nous dise que la meilleure éducation ne se trouve qu’ailleurs !
Il est vraiment temps qu’on prenne au sérieux le problème de nos universités, au sérieux car on pourrait bel et bien imaginer que tout cela est sciemment fait pour filtrer le nombre de réussite, triquer les résultats en faveurs des statistiques. Faire en sorte, tout naturellement, qu’on ne puisse pas valider nos années académiques avec de bonne moyenne pour pouvoir bénéficier des opportunités qu’eux, ils ont eu à travers le monde. Parce que quoi qu’on le dise on nomme toujours les Ministres, les DG en fonction de leur parcours et leur expériences, et à ce qu’on sache on na jamais nommé un Ministre qui na jamais fait des études ou des formations à l’extérieur, qui n’a jamais fait de parcours hors du Burkina. Alors que nous sommes conscient que ce sont les bonnes notes qui peuvent permettre aux étudiants de brandir de bonne universités a travers le monde, de s’inscrire en Master après la licence ou de pouvoir poursuivre les études dans de prestigieuses universités du pays. Avec ses genres de comportement nul ne pourra nous convaincre que les résultats lamentables des différents procès verbaux ne sont pas faits sciemment pour empêcher les étudiants d’avancer dans les études. Pour preuve, certains professeurs se permettent souvent de dire aux étudiants qu’on va les tamiser et seuls les gros grains pourront tenir jusqu’en année de licence.

Et le plus souvent c’est vraiment déplorable et voir ridicule qu’au 21è siècle où règne la concurrence à travers le monde, la recherche des géostratégies pour faire avancé son pays, la compétition pour se faire une place, et la recherche scientifique pour des développements endogène, nos universités continuent dans ces méthodes archaïques pour recaler leurs futurs intellectuels. Quel avenir réel pour l’élite de demain.
On ne pourra parler sans paraphraser le Feu Norbert ZONGO qui avait dit je cite : « personne n’aura un avenir dans un pays qui n’en a pas » cette professie est très claire de nos jours. C’est le besoin de rupture avec toutes ces pratiques et l’espoir pour un avenir, un lendemain meilleur qui ont conduit la jeunesse scolaire et universitaire à s’engager ardemment dans la lutte pour renverser le pouvoir de la VIè république, mais hélas rien n’est toujours fait, rien n’est fait de façon scientifique pour sauver notre valeur éducative. Alors qu’il ne faut jamais l’oublier la vrai démocratie et le développement durable ne se limite pas qu’aux élections mais aussi et avant tout l’éducation, car l’avait souligné Nelson MANDELA : « l’éducation est l’arme la plus forte pour combattre le monde », cela est réel et est prouvé aujourd’hui.
Quant nous avons tenté de contacter le délégué de la promotion, il nous a donné rendez-vous le lundi pour peut-être pouvoir rentré en contact avec le Professeur en question pour des justifications valables.
Cet article est vraiment un cri de cœur et en même temps une urgence en ces moments même au département d’études Anglophone pour qu’une solution urgente puisse être trouvée afin de trancher le problème avant la proclamation des résultats provisoires de la deuxième session de Licence2 S4, mais que cela sert d’un point de départ d’un processus afin que ces pratiques cesse dans nos universités.
Affaire à suivre…

Par Jean SAWADOGO

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