La Chambre d’appel de la CPI a confirmé ce mercredi 31 mars 2021, la décision d’acquittement de crimes de guerre et de crimes contre l’Humanité en faveur de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé. Après plus de dix ans de procédures devant la CPI, l’ancien président ivoirien et son ancien ministre de la Jeunesse, qui vivent respectivement en Belgique et aux Pays Bas, sont donc blanchis. Se pose désormais la question de leur retour en Côte d’Ivoire.
Les deux hommes sont dans des situations différentes. Depuis le 4 décembre dernier, Laurent Gbagbo est en possession de deux passeports, un passeport ordinaire et un passeport diplomatique. Ces documents d’identité devraient lui permettre de rentrer en Côte d’Ivoire.
En fin d’année dernière, des discussions avaient été amorcées entre les émissaires de l’ancien président et le Premier ministre Hamed Bakayoko sur les modalités de ce retour. Des discussions interrompues en raison des ennuis de santé puis de la disparition d’Hamed Bakayoko. Ses proches discutent donc avec les autorités sur ces conditions. Sur la table notamment, son statut d’ancien chef de l’État, sa garde rapprochée, une résidence à Abidja ou encore le déblocage de ses comptes bancaires. À cela s’ajoute une question : celle de sa condamnation à 20 ans de prison dans l’affaire du braquage de la BCEAO. Une manœuvre politique grossière pour ses partisans qui sont certains que cela n’empêchera pas l’ancien président de rentrer.
Quoiqu’il en soit, le FPI GOR qui avait d’abord annoncé le retour de Laurent Gbagbo en mars, compte désormais les jours avant de voir son leader, tout auréolé de sa victoire judiciaire, fouler le sol ivoirien. « Les autorités ne peuvent pas jouer la montre éternellement. Sa place n’est pas à La Haye ni à Bruxelles, elle est en Côte d’Ivoire », s’insurge un cadre du FPI GOR. « Maintenant il n’y a plus rien qui le retient là-bas. Ca pourrait se faire très vite, dès le mois prochain », indiquait pour sa part le 31 mars son ancien ministre Hubert Oulaye.
En octobre, Alassane Ouattara avait laissé entendre qu’il pourrait gracier Laurent Gbagbo pour permettre son retour.
Quelles démarches pour Charles Blé Goudé ?
De son côté, Charles Blé Goudé, va en premier lieu se faire établir un passeport ordinaire auprès du consulat de Côte d’Ivoire à La Haye. Le greffe de la Cour pénale internationale devrait lui fournir plusieurs documents attestant de la levée de l’ensemble des conditions restrictives qui lui étaient imposées jusque-là.
Autre aspect, Charles Blé Goudé, qui a été condamné à 20 ans de prison par la justice ivoirienne pour des actes de torture, de viols, d’assassinats commis entre 2010 et 2011, compte déposer un recours pour contester cette décision en faisant valoir son acquittement qui, d’après ses conseils, porte sur les mêmes faits. Or il est impossible soulignent-ils, d’être jugé deux fois pour les mêmes motifs que ceux sur lesquels un acquittement définitif a été prononcé.