Ceci est une déclaration des Organisations professionnelles de médias sur l’agression de Luc Pagbelguem et sur les menaces de mort contre Besséri Ouattara.
Le jeudi 19 mai 2022, alors qu’il couvrait la cérémonie des 20 ans du Centre d »analyse des politiques économiques et sociales (CAPES), notre confrère Luc Pagbelguem, Journaliste reporter d’images à la télévision BF1, a été pris à partie par un agent de sécurité. Que lui reprochait-il ? Seul le fautif peut éclairer l’opinion publique.
En effet, le confrère explique avoir été dégagé, avec brutalité, à une cérémonie présidée par le Premier ministre Albert Ouédraogo. Alors que le journaliste prenait les images au même endroit que ses confrères, un agent de sécurité lui a intimé l’ordre de descendre de là. Pendant que le confrère cherche à comprendre, l’agent l’a saisi par son pantalon et l’a tiré violemment, le faisant descendre de l’estrade. Dans sa descente musclée, il a fallu de peu pour que le journaliste ne tombe et son matériel avec.
Quelle faute le confrère a-t-il pu bien commettre ? A cet agent zélé de bien vouloir y répondre.
Les rapports de la sécurité avec la presse se dégradent de plus en plus. La récurrence des agressions contre les journalistes de la part d’agents de sécurité nous fonde aujourd’hui à parler d’acharnement.
En tout état de cause, la violence exercée par les agents de sécurité sur les journalistes semble être encouragée par le silence coupable, l’inaction des différentes hiérarchies et des autorités. Cela ressemble à de l’approbation tacite de leur part et nous sommes fondés de les tenir pour responsables au même titre que les exécutants.
Comme si cela ne suffisait pas, le mardi 24 mai 2022, notre confrère Besséri Ouattara, correspondant du quotidien « L’Express du Faso », à Banfora, a été l’objet de menaces de mort par un individu du nom de Brahima Traoré dit AECO. Le journaliste sportif est accusé par ce dernier d’avoir relayé l’information sur le refus des joueurs de l’Union sportive de la Comoé (USCO) de prendre part à la demi-finale de la coupe du Faso pour raisons d’arriérés de salaire et de primes impayées. L’individu qui l’a menacé lui a donné trois jours pour quitter Banfora.
Au regard de ce qui précède, les organisations professionnelles de médias signataires de la présente :
– apportent leur soutien aux confrères Luc Pagbelguem et Besséri Ouattara ;
– encouragent les journalistes à continuer d’exercer de façon professionnelle et dans le respect des consignes de sécurité ;
– condamnent la menace de mort à l’endroit de Besséri Ouattara et l’ultimatum qui lui a été donné ;
– invitent les autorités compétentes à se saisir de la question afin de garantir la sécurité de notre confrère de Banfora et lui faire justice ;
– condamnent cette énième agression physique contre un journaliste, en l’occurrence notre confrère Luc Pagbelguem dans l’exercice de sa profession de journaliste devant des autorités qui gardent un silence complice ;
– fustigent le silence toujours plus assourdissant des hiérarchies et des autorités face aux cas d’agressions de journalistes ;
– tiennent les hiérarchies des agents agresseurs et les autorités pour responsables au même titre que les agresseurs ;
– invitent les autorités à prendre les dispositions idoines pour protéger les journalistes dans l’exercice de leur profession et à tout mettre en œuvre pour garantir la liberté de la presse au Burkina Faso.
Ouagadougou, le 26 mai 2022
Pour le CNP-NZ
Le Président
Siriki Dramé
Pour l’AJB
Le Président
Guézouma Sanogo
Pour le SYNATIC
Le Secrétaire Général Adjoint
Aboubakar Sanfo
Pour la SEP
Le Président
Boureima Ouédraogo
Pour l’AJSB
Le Président
Jérôme Tiendrebeogo
Pour l’AEPML
Le Président
Cyriaque Paré
Pour l’OBM
Le Président
Hamado Ouangraoua
Pour l’ARCI
Le Président
Bélibié Soumaïla Bassolé
Pour Reporters du Faso
Le Président
Charles Kiendrebeogo
Pour l’APAC
Bénédicte Sawadogo
Pour l’UBESTV
Le Président
Issoufou Saré
Pour l’UNALFA
Le Président
Jean Baptiste Sawadogo
Pour l’AEPJLN
Le Président
Evariste Zongo