En justifiant l’interdiction d’exportation du brut nigérien depuis Sèmè, le président béninois Patrice Talon avait déjà indiqué que la voie fluviale de contournement était devenue une plaque tournante du trafic informel entre les 2 pays.
Le Bénin a fermé la voie fluviale érigée en canal d’échange avec le Niger depuis la fermeture des frontières terrestres. D’après les constats d’une station radio de la zone frontalière relayés dans la presse locale, un contingent de forces de l’ordre a été déployé le 22 mai pour veiller au strict respect de la mesure.
Cette action laisse techniquement la réouverture de la frontière nigérienne comme seule option pour une reprise viable du trafic transfrontalier pour les populations. Elle constitue le dernier en date des rebondissements dans la situation qui oppose les 2 pays depuis juillet 2023. Récemment, Cotonou a interdit l’exportation du pétrole nigérien du port de Sèmè où atterrit le pipeline transnational partant des champs d’Agadem, avant d’autoriser un 1er embarquement après une médiation chinoise.
Malgré la levée des sanctions de la CEDEAO en avril, le Niger a maintenu les barricades à son principal poste frontalier avec le Bénin, ce qui a déclenché les actuelles contre-mesures. Le Premier ministre nigérien a indiqué à la presse que son pays maintiendra les barrières tant que sa sécurité sera menacée.
En effet selon Niamey, la région de Kandi au nord-Bénin abriterait des bases militaires françaises qui voudraient déstabiliser le régime militaire au pouvoir depuis juillet 2023. Des accusations réfutées par le gouvernement béninois, qui comme plusieurs autres pays africains, a néanmoins des accords de coopération sécuritaires avec la France dans le cadre de la lutte contre le terrorisme croissant dans la sous-région .