« Quel que soit celui qui est en face de nous, s’il ne respecte pas le droit des travailleurs, nous allons toujours monter au créneau contre lui ». Tels sont les propos de Guy Olivier Ouédraogo Secrétaire Général de la Confédération Syndicale Burkinabè (CSB) suite à l’annonce du gouvernement de la Transition intervenue le 5 mars ! Lisez son point de vue !
Quelle est votre lecture sur le nouveau gouvernement de la transition ?
J’appris comme tout citoyen Burkinabè la mise place du premier gouvernement de la transition par le MPSR, je n’ai pas grandes choses à dire, mais je pense que ceux qui ont appelé les hommes et les femmes à cette responsabilité savent très bien les défis que ces derniers doivent relever. Pour moi, je n’étais pas très surpris, du fait que ce sont des femmes et des hommes qui viennent d’horizons divers. D’ores déjà ce qui m’a un peu inquiété, c’est la question de la cohésion sociale dans l’action gouvernementale, mais bref, je me dis que chacun sait pourquoi il a accepté et la mission qui l’attend. J’ose croire qu’ils vont travailler en respectant l’agenda de la transition pour le bonheur de tous.
On a remarqué la présence d’un syndicaliste dans ce gouvernement de transition du nom de Basolma Bazié. Quel est votre avis sur ce choix ?
Je sais que depuis leur dernier congrès le camarade Basolma Bazié, si je ne m’abuse est un militant de la Confédération Générale du Travail de Burkina Faso (CGTB) donc à ce titre son organisation syndicale a eu à donner sa lecture de son entrée au gouvernement, et je m’en tiens uniquement à cela parce que je ne peux pas être plus royaliste que le roi. Mais je pense que le nouveau secrétaire général de la CGTB à travers la presse l’a bien dit que monsieur Bazié est allé à son propre nom, il n’est pas allé au nom de leur organisation et par conséquent ne représente pas l’UAS au gouvernement mais y est à titre personnel.
Quels sont vos attentes sur ce gouvernement de la transition ?
Je pense que nos attentes sont déjà connues. A travers une correspondance, nous avons remis au comité qui a été mis en place pour rédiger la charte de la transition, les préoccupations du monde syndicale. La relecture du Code de Travail qui est en instance, nous attendons qu’elle soit accéléré et adoptée rapidement. Il y’a la question du relèvement du SMIG, l’assurance maladie universelle et d’autre questions qui sont urgentes au niveau du monde du travail. Nous attendons que ces préoccupations minimums trouvent une solution pendant la période de la transition.
Nous savons que le MPSR est arrivé au pouvoir par un coup d’Etat qui a remis en cause le système démocratique au Burkina. Est-ce que cela ne va pas influencer négativement vos actions sur le terrain ?
Dans la charte de la transition qui reconnais la constitution du 2 juin 1991, la liberté syndicale est bien reconnue et le MPSR l’a d’ailleurs confirmé lors de la rencontre avec les syndicats. Nous somme donc serein quant à la possibilité d’exercer nos activités syndicales de défense en tout temps et en tout lieu des intérêts des travailleurs. Nous sommes un syndicat réformiste d’obédience social-démocratique et qui a pour leitmotiv la justice sociale. C’est sur ces bases que nous concevons nos revendications et autres. Nous disons par exemples que nous voulons une harmonisation des salaires au niveau de la fonction publique. Pour nous, les hommes passent mais le Burkina Faso reste, les hommes passent mais le syndicaliste reste. Donc quel que soit celui qui est en face de nous s’il ne respecte pas le droit des travailleurs, nous allons toujours monter au créneau contre lui.