Mécontent sur la décision prise par la SONATUR de les déguerpir, les ressortissants et résidants de Sabtouana, Garghin, Balkuy, et autres de la région du centre avec à leur tête des chefs coutumiers et de terres, se sont réunis à la Bourse du travail de Ouagadougou, ce samedi 4 mars 2023 pour dénoncer cette décision. Ils ont par ailleurs invité la SONATUR à un dialogue afin d’éviter une dégradation du climat social.
Une dizaine de villages, représentés par des chefs coutumiers, chefs de terre de Sabtouana, Garghin, Balkuy et bien d’autres villages de la commune de Ouagadougou, de Komsilga… dans la région du Centre, ont dénoncé la sommation de la Société nationale d’aménagement des terrains urbains (SONATUR) formulée à leur endroit, notamment celle de déguerpir des terres sur lesquelles ils vivent depuis des années.
Le responsable des chefs de terriens, Idrissa Ilboudo, a déploré la descente musclée de la SONATUR, accompagnée des Forces de l’ordre et de sécurité, sur le village de Garghin. Le représentant des Chefs coutumiers, Naaba Sanam, a invité les deux camps à la préservation d’un climat social apaisé . Il a, à cet effet, invité l’autorité centrale à prôner plus le dialogue que le bras de fer pour qu’ensemble, il trouve un consensus.
« Le 26 septembre 1990, on a dissout cette activité de SONATUR. Et ce n’est que le 20 février 2023 qu’on leur demande de déguerpir. Ce que nous voulons aujourd’hui c’est la paix. Ils auraient pu appeler les concernés, s’asseoir, discuter et trouver une solution. Parce que ce qui nous préoccupe aujourd’hui, c’est le terrorisme, l’insécurité », a-t-il laissé entendre Paul Kaboré secrétaire général de l’ONSL.
Il a en somme fait la promesse aux mécontents d’entamer des démarches afin de créer un cadre de dialogue avec le gouvernement de transition, le ministre qui a en charge la question de l’habitat. « D’ici une semaine, nous allons tout faire pour rencontrer le ministre d’Etat, qui va certainement nous accompagner voir le ministre de l’habitat pour qu’on puisse trouver une solution », s’est-il engagé avant de réitérer son appel à privilégier le dialogue : « Je pense que c’est mieux pour les autorités qu’on s’assoie et qu’on trouve une solution ».
Pour rappel, le mercredi 1e mars 2023 des populations de Garghin, en colère contre cette décision de la SONATUR qui menace de démolir leurs maisons, ont érigé des barricades sur la route nationale N°6 au niveau du Centre hospitalier universitaire de Tengandogo. Dans la même veine, l’Office National de Contrôle des Aménagements et Constructions (l’ONC- AC) lors d’une conférence de presse tenue le jeudi 2 mars a invité Les populations à s’acquitter des documents légaux avant l’occupation d’un espace.