Une partie des stations-service françaises sont marquées par des pénuries d’essence à la suite d’une grève entamée il y a plusieurs jours dans les raffineries de TotalEnergies, conduisant les préfets de certains départements franciliens à prendre des mesures. Un peu partout, les files s’étirent sur des dizaines de mètres devant les stations qui délivrent le précieux carburant. Et face aux automobilistes qui remplissent des bidons par crainte de manquer d’essence dans les prochaines semaines, l’État a dû prendre des mesures dans certains départements. Voici les restrictions en vigueur en Île-de-France et dans l’Oise.
La préfecture de l’Oise a publié ce samedi en fin de journée un arrêté interdisant la vente d’essence dans tout récipient de type jerrican ou bidon et donnant priorité aux soignants. « Les exploitants de stations essence mettront en place un accès prioritaire au bénéfice des personnels médicaux, paramédicaux et médico-sociaux munis d’une carte professionnelle ou d’une attestation de leur employeur », précise la préfecture, qui appelle les conducteurs à se rendre dans les stations seulement en cas de stricte nécessité. « La livraison des stations-service pourra être assurée au cours du week-end », assure la préfecture.
Val-d’Oise
Confrontée à « un afflux massif de conducteurs dans les stations » du département, la préfecture du Val-d’Oise a également interdit la vente d’essence dans des récipients jusqu’au 12 octobre.
- Des difficultés d’approvisionnement en carburant sont accentuées par un afflux massif de conducteurs dans les stations-services
- Pour limiter les achats préventifs, @Prefet95 a décidé d’interdire la vente et l’achat de carburant dans tout récipient (jerrican…) jusqu’au 12 octobre pic.twitter.com/64RhUvqWCV
- Préfet du Val-d’Oise (@Prefet95) October 7, 2022
Signe de la tension palpable, en fin de matinée, un homme a sorti un marteau et menacé le pompiste d’une station de Deuil-la-Barre parce que ce dernier avait laissé passer une infirmière. L’automobiliste a été interpellé et placé en garde à vue.
Seine-Saint-Denis
Les mêmes restrictions ont été prises par la préfecture de Seine-Saint-Denis, qui invite également les habitants à faire preuve de civisme afin d’éviter tout phénomène de saturation.
Yvelines
Si le département des Yvelines avait pu échapper à toute restriction pendant le week-end, l’afflux massif d’automobilistes dans les stations a poussé la préfecture à prendre des mesures ce dimanche soir. Elle a interdit la vente et l’achat de carburant dans tout récipient (bidon ou jerrican) et a demandé de ne pas faire d’achat préventif, au moins jusqu’à mardi matin. Dommage car initialement, tout le week-end, la préfecture faisait état d’une situation « stable » et même « en voie d’amélioration ». Ce dimanche soir, à 18h30, 20 stations des Yvelines étaient en rupture totale, 70 en rupture de gazole et 23 en rupture d’essence.
- Des difficultés d’approvisionnement en carburant sont accentuées par un afflux massif de conducteurs dans les stations-services.
- Merci de faire preuve de civisme afin d’éviter tout phénomène de saturation.
- Interdiction de vente et d’achat de carburant dans tout récipient. pic.twitter.com/ERCjXADW55
Les mesures de restriction ne sont pour l’instant pas d’actualité en Seine-et-Marne. Néanmoins, le préfet admet que des « pistes de réflexions éventuelles » sont en cours à ce sujet, comme l’interdiction de la vente d’essence au jerrican. « Mais rien n’est décidé à ce jour. »
Aucun arrêté n’a pour l’instant été pris en Essonne, à Paris, dans les Hauts-de-Seine et dans le Val-de-Marne. Les syndicats de TotalEnergies ont indiqué ce samedi être prêts « pour entamer dès lundi » des négociations au sujet de la revalorisation salariale, afin de « sortir rapidement de cette situation de blocage ».