Le ministère de la Santé et de l’hygiène publique a organisé du 22 au 25 août 2023, une sortie avec les femmes et hommes de médias dans les centres hospitaliers de Tenkodogo, Ziniaré et Ouagadougou pour constater de visu la mise en œuvre de la Dispensation individuelle normative (DIN).
L’objectif général de la pharmacie hospitalière est d’optimiser le traitement des patients hospitalisés ou suivis en ambulatoire à travers l’utilisation judicieuse, sécurisée, efficace, appropriée et efficiente des médicaments. Pour atteindre cet objectif, le ministère de la Santé et de l’hygiène publique s’emploie pour la mise en œuvre effective de la Dispensation individuelle normative (DIN), l’une des composante clé de la pharmacie hospitalière dans 12 Centres hospitaliers.
La mise en œuvre de la DIN répond à la volonté du gouvernement de rendre disponibles auprès des populations les produits de santé à moindre coût. Pour ce faire, l’accent est mis sur cette composante de la pharmacie hospitalière, « qui a pour but de sécuriser la prise en charge médicamenteuse en assurant la disponibilité des produits de santé de qualité, des soins de qualité avec une prise en charge rapide et une réduction des coûts de l’offre de soins au patient hospitalisé, dans la mesure où le patient ne paie que pour les produits qu’ils consomment. Dans cette approche, les patients ne sortent pas de l’hôpital avec des cartons de médicaments. », a expliqué d’emblée Dr Estelle DABIRE/DEMBELE, Secrétaire générale du Ministère de la Santé et de l’hygiène publique à la presse.
Sur place au Centre hospitalier régional (CHR) de Tenkodogo, les journalistes ont pu constater l’effectivité de la mise en œuvre de la DIN dans deux (02) unités de soins, celles de la maternité et de la néonatologie. Selon Dr François SAWADOGO, responsable de la pharmacie hospitalière du CHR de Tenkodogo, 9 965 patients ont bénéficié de la DIN entre le 04 octobre 2021 et le 31 juillet 2023. Cela a permis entre autres, de réduire le délai de prise en charge des femmes en travail et des nouveaux nés.
Au Centre hospitalier régional de Ziniaré, la Dispensation individuelle nominative est également effective. Tout comme au CHR de Tenkodogo, la DIN est appliquée dans deux (02) unités de soins, à savoir la Pédiatrie et les Urgences médicales chirurgicales au CHR de Ziniaré. Pour Dr Abel ZANGRE, praticien hospitalier aux urgences médicales dans cet hôpital, « La DIN dans notre département permet d’une part, d’avoir l’accès aux médicaments dans un temps record pour pourvoir lever l’urgence des patients que nous recevons et deuxièmement, cela nous permet en générale de prendre de façon efficiente le patient. »
Quant au Centre hospitalier universitaire pédiatrique Charles de Gaulle, la DIN est en application depuis 2019 avec l’ouverture du centre de néonatologie. Elle est ensuite appliquée aux urgences médicales. « La DIN va nous permettre de sécuriser le circuit du médicament, d’avoir un usage rationnel parce qu’avec la Dispensation individuelle nominative,, nous sommes au sein des unités et on assure le partage des doses. En néonatologie, les nouveaux nés utilisent des doses infimes. Pour un flacon, on peut utiliser les doses pour partager entre deux ou trois enfants, ce qui réduit les coûts », s’est réjouie Dr Alice OUEDRAOGO, pharmacienne hospitalière au CHU Charles de Gaulle.
A la différence des autres centres hospitaliers, la Dispensation individuelle nominative est appliquée dans tous les services cliniques du Centre hospitalier universitaire de Bogodogo, précurseur dans ce domaine au Burkina Faso, selon Dr Zacharie KAFANDO, Chef de service de la pharmacie hospitalière. En termes d’avantages, Dr KAFANDO a démontré que selon une étude réalisée en 2019, « en mode dispensation ordinaire, 80% des patients ont dépensé entre 40 000 et 80 000 FCFA. En mode dispensation au lit du malade, le coût total des intrants pharmaceutiques consommés durant le séjour variait de 1000 à 10 000 FCFA dans 66,15% des patients ; dans 29,29% des patients leur dépense était de l’ordre de 10 000 à 20 000FCFA ».
Les bénéficiaires de la DIN dans toutes les structures sanitaires visitées par l’équipe de journalistes ont apprécié cette nouvelle mesure hospitalière. « Vraiment le travail est bien fait. Depuis que nous sommes arrivés hier, les médecins font venir directement le médicament pour soigner notre enfant. J’apprécie beaucoup cette mesure. », s’est réjouie Lamoussa OUEDRAOGO, accompagnante d’un patient au CHR de Ziniaré. « Ce sont les médecins qui viennent avec les produits et les reçus et font le traitement. C’est quand le produit n’est pas disponible qu’on nous donne une ordonnance pour acheter dehors. », soutiendra Pierre THIOMBIANO accompagnant d’un patient.
L’application de la DIN est récente dans 12 centres hospitaliers du Burkina Faso. Les acteurs louent l’initiative et appellent au renforcement en ressources humaines, à la disponibilité des médicaments et en infrastructures pour la création des box pharmaceutiques dans les différentes unités de soins. Toutes ces actions vont permettre à la Dispensation individuelle nominative d’être plus opérationnelle et à la pharmacie hospitalière d’atteindre les missions qui lui sont confiées.
Le Service d’Information du Gouvernement