L’ex-commandant de la gendarmerie nationale, Jean Pierre Palm a affirmé lundi 8 novembre 2021 , devant le Tribunal militaire que « les coups de feu ont duré toute la nuit », le jour de l’assassinat du président Thomas Sankara et de ses douze compagnons d’infortunes.
L’accusé Jean Pierre Palm et ex-patron de la sécurité sous l’ère Blaise Compaoré était pour son second jour ce lundi, devant le Tribunal militaire, dans l’affaire Thomas Sankara et ses compagnons.
Selon le colonel-major à la retraite, « les coups de feu ont duré toute la nuit » du 15 octobre 1987 au conseil de l’Entente, lieu de l’assassinat du père de la révolution burkinabè.
Le prévenu Palm est poursuivi pour « complicité d’attentat à la sureté de l’Etat ».
Directeur de la sureté de l’Etat de 1986 à 1987 et celui des études et de la planification du ministère de la Défense (1987), Jean Pierre Palm a expliqué que les tirs étaient nourris au début et sporadiques après.
Il dit s’être rendu chez une connaissance notamment, le vieux Barry après les évènements et y est resté jusqu’au lendemain à 8h.
« Je n’étais pas le 14 octobre 1987 chez Blaise Compaoré », a-t-il répondu à une question de la partie civile.
L’ex-commandant de la gendarmerie nationale a précisé que la table d’écoute logé dans son service avait pour rôle de transmission mais pas d’enregistrement des écoutes.
D’après lui, il recevait les renseignements par le biais du système afin d’assurer la sécurité du pays mais ignorait son fonctionnement.
Au sujet d’un tract incendiaire contre le président Sankara soulevé par les avocats de la famille, Me Olivier Badolo, Me Ferdinand Zepa et Me Prosper Farama, l’accusé Palm a affirmé ne pas être au courant de cela.
Aux dires des avocats de la partie civile, le colonel-major à la retraite demeure « la boite noire de la situation » et ne fait que manipuler le tribunal et le parquet militaire.
« C’est une chance pour nous aujourd’hui d’être dans un régime démocratique. Dans le passé je suis désolé, chacun cherchait à préserver sa vie », a-t-il confié.
La défense de M. Palm, Me Moumouny a exhorté ses collègues à ne pas juger son client sur la base de sa carrière dans la gendarmerie mais plutôt sur les faits.
Pour lui, son client ne fait que restituer les faits qu’il a vécu lors des évènements du 15 octobre 1987.
Après lui, c’est l’accusé Ninda Pascal Tondé dit Manga Naaba qui a été appelé à la barre.
M. Tondé est poursuivi pour « subornation de témoin ».
Il a été considéré comme un témoin au début de son audition avec le juge d’instruction avant d’être catégorisé comme un accusé par la suite.
L’audience se poursuivra demain mardi avec le général Gilbert Diendéré poursuivi pour « attentat à la sûreté de l’Etat, complicité d’assassinat, recel de cadavres et subornation de témoins ».
En rappel Gilbert Diendéré est déjà condamné à 20 ans de prison dans l’affaire du coup d’Etat manqué du 16 septembre 2015.