Selon l’Agence de presse Turque Anadolu, le porte-parole de l’armée israélienne a affirmé le samedi que Hassan Nasrallah, le secrétaire général du groupe libanais Hezbollah, avait été tué par un bombardement aérien majeur contre la banlieue sud de Beyrouth.
Hassan Nasrallah est le chef du groupe libanais Hezbollah depuis 1992 et aurait été tué par des frappes aériennes « intenses et sans précédent » menées, vendredi soir, par des avions de chasse israéliens F-35 contre un bâtiment dans le quartier de Haret Hreik, le principal bastion du Hezbollah dans le sud de Beyrouth.
Peu après les frappes, le porte-parole de l’armée israélienne, Daniel Hagari, a déclaré que l’attaque visait le siège principal du Hezbollah, qui, selon lui, était construit sous des bâtiments civils.
Hassan Nasrallah était depuis longtemps une cible de choix pour Israël pour son rôle de chef du Hezbollah, l’un des principaux adversaires militaires de Tel-Aviv.
Israël a tenté à plusieurs reprises d’assassiner Nasrallah lors de conflits armés précédents, mais toutes les tentatives avaient échoué.
Le chef du Hezbollah était inscrit sur la liste des terroristes internationaux depuis 1995 par le Département d’État américain, qui offrait une récompense pouvant aller jusqu’à 10 millions de dollars pour toute information permettant sa capture ou sa localisation.
Qui est Hassan Nasrallah ?
Hassan Nasrallah est né le 31 août 1960 dans le village de Bazouriyeh, près de Tyr, dans le sud du Liban.
Il est marié à Fatima Yassin et il a eu cinq enfants : Hadi, Zeinab, Mohammad Jawad, Mohammad Mahdi et Mohammad Ali.
Son aîné, Hadi, a été tué lors d’affrontements avec l’armée israélienne dans le sud du Liban en 1997.
Nasrallah a reçu une éducation religieuse dans des séminaires musulmans chiites au Liban, en Irak et en Iran. Il a rejoint le mouvement politique Amal au lycée et a été nommé à son bureau politique en 1979.
Suite à des désaccords sur la manière de résister à l’invasion israélienne du Liban, Nasrallah, entre autres figures du mouvement, a quitté Amal en 1982 pour rejoindre le groupe nouvellement formé, le Hezbollah. Il avait la charge au sein du groupe de mobiliser des combattants dans la vallée de la Bekaa au Liban.
En 1985, Nasrallah s’est installé dans la capitale Beyrouth, dans le cadre de sa nouvelle fonction de chef adjoint de la région. Plus tard, Nasrallah a assumé le rôle de chef de l’exécutif, chargé d’exécuter les décisions du Conseil de la Choura du groupe.
Direction du Hezbollah
Nasrallah est devenu secrétaire général du Hezbollah le 16 février 1992, après l’assassinat de son prédécesseur Abbas al-Musawi, lors d’une frappe aérienne israélienne.
Sous la direction de Nasrallah, le Hezbollah a mené une série d’opérations stratégiques contre Israël, aboutissant au retrait des forces israéliennes du sud du Liban en 2000 après 22 ans d’occupation.
En 2004, il a joué un rôle clé dans la négociation d’un important échange de prisonniers avec Israël, qui a conduit à la libération de centaines de prisonniers libanais et arabes.
Son rôle dans le retrait d’Israël du Sud du Liban lui a valu le titre de « chef de la résistance », notamment après la confrontation ultérieure du Hezbollah avec Israël pendant la guerre du Liban de 2006.
Ses discours enflammés et son engagement à riposter aux attaques israéliennes, et notamment pour défendre les Palestiniens, ont encore renforcé la popularité de Nasrallah dans le monde arabe et islamique.
Mais cette popularité a diminué suite au soutien du Hezbollah au régime syrien contre les forces d’opposition durant la guerre civile syrienne, qui a éclaté en 2011.
La figure de leader du Hezbollah a regagné en popularité à la suite de l’opération « Déluge d’Al-Aqsa » lancée par les factions palestiniennes, dont le Hamas et le Jihad islamique, contre les colonies israéliennes près de Gaza le 7 octobre 2023.
L’offensive israélienne contre Gaza, qui se déroule désormais depuis près d’un an, a fait plus de 137 000 victimes palestiniennes.
Nasrallah a déclaré l’ouverture d’un « front dans le sud du Liban pour soutenir la résistance palestinienne », promettant lors de plusieurs discours de maintenir l’effort jusqu’à la fin de la guerre contre Gaza.
Son assassinat survient alors que la France et les États-Unis intensifient leurs efforts pour négocier un cessez-le-feu temporaire de 21 jours entre Israël et le Hezbollah, visant à ouvrir la voie à des solutions diplomatiques sur les deux fronts au Liban et à Gaza.
* Traduit de l’anglais par Mounir Bennour.