L’Opposition politique burkinabè s’est exprimée sur la situation nationale ce mardi 9 novembre 2021 à Ouagadougou. L’Opposition a donné un ultimatum d’un mois au président du Faso, Roch Kaboré et à son gouvernement de trouver des solutions idoines concernant la situation sécuritaire. Si rien n’est fait, l’Opposition appellera à des manifestations pour exiger « purement et simplement » la démission « immédiate » du chef de l’État et de son gouvernement.
Les partis politiques siégeant au sein de l’opposition burkinabè promettent des manifestations de grande envergure pour exiger la démission du président du Faso et de son gouvernement, si toutefois des mesures « sérieuses » ne sont pas prises dans un mois pour rétablir la sécurité.
« Si dans un délai d’un mois, rien de sérieux et de concret n’est entrepris pour maîtriser la situation sécuritaire, l’opposition politique en concertation avec des organisations soucieuses de l’avenir de la nation, appellera à des manifestations fortes pour exiger purement et simplement la démission immédiate du chef de l’État et de son gouvernement« , a déclaré Eddie Komboïgo, chef de file de l’opposition politique (CFOP).
Évoquant un dicton, Eddie Komboïgo laisse entendre qu’un poisson pourrit par la tête. Pour lui, la tête du pays est « chroniquement absente et quand le navire est sans capitaine, le naufrage est inévitable ».
Par ailleurs, il appelle la population à se tenir prête pour les prochaines manifestations que l’opposition compte lancer, s’il n’y a aucun changement sur la situation sécuritaire du pays. « En vue de sauver notre navire en perdition et léguer une terre complète à nos enfants. Nous avons hérité d’un Burkina entier et nous devons le transmettre entier à nos descendants. Rien n’entamera notre détermination, car c’est une question qui engage l’avenir de notre nation et celui de nos enfants« , a martelé Eddie Komboïgo.
Il a également déploré la dégradation de la situation sécuritaire malgré les promesses faites par le chef de l’État et les ministres en charge de la défense et de la sécurité lors du dialogue politique. « Sur le terrain, la situation n’a fait que se dégrader tragiquement« , s’est-il inquiété.
Sur la situation sécuritaire, alimentaire et économique, l’opposition exige la prise de mesures urgentes, adéquates et vérifiables contre la vie chère, l’acquisition des vivres sur le marché international pour parer à la famine et la réouverture des frontières pour faciliter la libre échange des personnes et des biens.
Eddie Komboïgo a, par ailleurs, annoncé la mise en place d’une commission pour évaluer la qualité du matériel militaire acquis au profit des FDS et s’assurer de la qualité de la flotte aérienne « relativement aux informations circulant sur la qualité douteuse » et les conditions d’acquisition des avions militaires.
Enfin, le chef de file de l’opposition a invité la CEDEAO, l’UA et l’ONU à s’impliquer fortement sur la recherche de solutions urgentes et efficaces avec les peuples afin d’endiguer l’insécurité « galopante » qui risque de prendre toute la sous-région.
« L’opposition appelle également la CEDEAO à la réouverture urgente des frontières terrestres de tous les pays membres afin de faciliter la circulation des personnes et des biens et de stopper l’asphyxie économique qui se profile à l’horizon. Nous voulons une CEDEAO des peuples et non une CEDEAO des chefs d’État« , a-t-il conclu.