Le ministre d’Etat, ministre de la Fonction publique, du travail et de la Protection sociale, Bassolma Bazié n’est pas du tout content du grand retard observé dans la délibération et la publication des résultats des concours de la Fonction publique, session 2022. Il l’a fait savoir à l’équipe technique chargée de l’organisation desdits concours au cours d’une rencontre de cadrage qu’il a convoquée en urgence dans la matinée du vendredi 4 novembre 2022, dans la salle de réunion du cabinet de son département.
« J’ai été absent seulement un mois. Selon notre planification, à cette date, les candidats admis devraient être dans les écoles de formation. Et nous devons être en train de planifier l’organisation des concours professionnels et directs de la session 2023. Mais au grand regret, je suis revenu trouver que les choses piétinent et ce n’est pas normal. Quand on pense que nous avons tout mis en œuvre pour mettre à disposition toute la logistique et les ressources nécessaires pour que les concours professionnels et directs de cette année se déroulent dans de meilleures conditions que les années antérieures. Nous avons bataillé pour avoir les ressources financières nécessaires. C’est donc honteux que nous soyons à ce stade. Des acquis des années passées comme la délivrance des résultats en un temps record ont connu un recul sans précédent. Il y a urgence à sauver la crédibilité de l’Etat », s’est-il offusqué.
Ainsi, tour à tour chaque membre de l’équipe, à différent niveau de responsabilité, a pris la parole pour expliquer les difficultés rencontrées. Une analyse profonde de la situation a été faite et des pistes de solutions ont été proposées pour lever les goulots d’étranglement afin de mettre les résultats à la disposition des candidats dans les plus brefs délais. Des analyses, il ressort donc que les difficultés résident au niveau du système de correction du E-concours géré par le prestataire qui s’occupe de la plateforme depuis l’extérieur.
« Nous avons honoré notre engagement en signant un contrat avec un prestataire chargé de nous accompagner dans l’organisation des concours, de l’inscription des candidats, en passant par l’administration des épreuves jusqu’à la délibération des résultats. Il y a lieu que les uns et les autres honorent aussi les leurs. S’il y’a une plainte qui doit être déposée en justice contre une tierce personne, nous allons le faire. Il ne faut pas laisser des individus venir ternir l’image de notre Administration » a t-il dit.
Et de poursuivre d’un ton de déception et de colère : « nous avons donc initié cette rencontre pour situer les responsabilités et prendre les décisions qui sied. En effet, trop c’est trop. Des ordinateurs ont été dérobés dans les salles, nous n’avons pas eu de retour ; la plateforme lors des inscriptions a rencontré des difficultés, aucune action n’a été entreprise contre qui que ce soit et pourtant le montant du contrat du prestataire chargé de la gestion de la plateforme E-concours a connu une augmentation sensible par rapport aux années antérieures et les résultats sont toujours bloqués. Et c’est l’Etat qui prend les coups ? Non. Il nous faut situer les responsabilités et taper du doigt sur la table s’il le faut. Si quelqu’un doit répondre, il va répondre ».
Autre point à l’ordre du jour, les rétributions de toute la ressource humaine ( concepteur de sujets, surveillant, logisticiens, etc.) qui a été mise à contribution pour l’organisation des concours. A ce propos, Bassolma Bazié a instruit, au sortir de la rencontre, de diligenter les payements pour éviter des plaintes à ce niveau.
« Nous devons travailler à redorer le blason de notre Administration. Il faut évacuer toutes les préoccupations liées à l’organisation des concours dans de bref délais. Car, cette situation ne nous honore pas » a-t-il souhaité.
Il a indiqué qu’une réunion de cabinet va se tenir le lundi 7 novembre 2022 sur ce sujet et une conférence de presse sera organisée dans les jours à venir, pour donner de plus amples informations à l’opinion publique sur les causes et les raisons de ce retard vraisemblablement provoqué. Le ministre a enfin rassuré que des mesures idoines seront prises très prochainement pour résoudre le problème.
En rappel sur 92 concours directs, 78 n’ont pas encore été délibérés et les résultats de 14 concours professionnels dont 8 de la santé et 6 du MENAPLN, session 2022 sont toujours bloqués.
DCRP/MFPTPS