Un mois après la mise en place du Conseil militaire de transition au Tchad, le Parlement européen condamne la prise du pouvoir par les militaires. Lors d’une session parlementaire ce jeudi à Bruxelles, les députés européens ont appelé les militaires à un retour à l’ordre constitutionnel.
Dans une résolution votée par 635 voix sur 693, les députés européens ont condamné la prise de pouvoir par les militaires tchadiens après le décès du président Idriss Déby. Les parlementaires ont également condamné la suspension de la Constitution tchadienne et la dissolution du gouvernement.
Les eurodéputés appellent le Conseil militaire de transition à assurer un retour sans entrave et rapide à l’ordre constitutionnel, et ce alors que les militaires du CMT ont promis des « élections libres et démocratiques » dans 18 mois.
« Par notre voix, l’Europe demande à la junte de permettre des élections le plus rapidement possible. Et nous serons vigilants à ce que la diplomatie européenne s’emploie à convaincre ses partenaires tchadiens d’honorer leurs droits démocratiques », a averti le député français Mounir Satouri.
Les députés reconnaissent toutefois que la nomination d’un gouvernement de transition civil comprenant des membres de l’opposition est un premier pas vers le retour à l’ordre constitutionnel. L’un des opposants historiques à Idriss Déby, Mahamat Ahmat Alhabo, a en effet été nommé ministre de la Justice.
Les députes invitent le CMT à créer les conditions d’un dialogue national inclusif et rappellent qu’une véritable transition et réforme démocratique doit être menée par des civils. « Au Tchad comme ailleurs, la place des militaires est de servir l’État et pas de se substituer à lui », a lancé la députée belge Maria Arena.