Un homme, le vrai, c’est sa parole ! ( Newton Amed Barry)

Ceci est une tribune du journaliste Newton Amed Barry sur le nouvel homme fort du Burkina. Lisez plutôt !

– Quand on ne peut pas tenir parole, on cesse d’être crédible. Quand on n’est plus crédible, on n’est plus rien.

Il est possible que l’amour débordant des admirateurs vous embarrasse et l’histoire en est plein des exemples. Quand le général Eyadema fatigué du pouvoir a émis l’idée de le quitter au début des années 1980, ses nombreux admirateurs sont allés par milliers s’enchaîner sur les rails de train menaçant de se laisser écraser si leur champion, ne revenait pas sur sa décision. Bien sûr qu’il a obtempéré avec empressement. Dès cet instant il a cessé d’être un héros.

A peine dix ans après, au début de 1990, les mêmes sont sortis avec des pancartes et des bouches bavant de haine pour le traiter de tous les qualificatifs abjectes possibles et lui ont imposé une conférence nationale souveraine où, le Timonier, le sauveur, l’indispensable a été humilié. Après cette conférence nationale jusqu’à sa mort, c’est par la répression militaire féroce et sanguinaire qu’il a régné.

Évidemment que les temps ont changé et les situations ne sont pas les mêmes.

Par contre une chose n’a pas changé et ne change jamais. Les humains sont les êtres les plus inconstants et les plus versatiles que le bon Dieu a créé. Les animaux sont fidèles à vie. Ils n’oublient jamais leur bienfaiteur. C’est pas le cas de l’homme. Il faut se méfier ostensiblement de la bouche de l’homme. Celle qui t’a dit avec zèle et passion que tu es un héros est celle qui te dira que tu es un zéro et que tu lui fais honte. Surtout en situation de pouvoir.
Ma belle sœur Nestorinne Sangaré a dit une phrase de dépit qui résume tout « (…) quand les Burkinabè disent qu’ils vous aiment, il faut vite vous trouver une assurance tout risque ».

Il ne s’agit pas de dissuader quelqu’un. De toute façon le destin s’accomplit toujours. Mais Dieu a donné aux humains une faculté qu’il n’a pas donné à ses nombreuses autres créatures. L’esprit de discernement. On peut donc à tout moment s’interroger pour savoir si on a pris la bonne décision?

Un dernier fait pour terminer. Le capitaine Thomas SANKARA en novembre 1982, quand ensemble avec ses frères d’armes ils ont renversé Saye ZERBO, tous ses camarades le poussaient à être président, il a refusé en expliquant que les conditions subjectives et objectives n’étaient pas réunies pour lui permettre d’exercer avec succès la charge suprême de l’Etat. Il a continué à travailler pour l’avènement de la révolution jusqu’en 1983.
Les hautes charges de l’Etat sont exaltantes. Même preparé, on n’est pas certain de réussir. À fortiori quand ça vous tombe dessus.

En conclusion, tout tient dans la bouche de l’homme. Dans sa parole. Si on commence et « le coq n’a pas chanté trois fois », qu’on renie déjà sa parole, les gens ne diront rien, ils vont secouer leur tête et vont ajouter « finalement cinquante ne vaut pas mieux que vingt cinq… ». C’est vrai qu’il n’est pas donné à tout le monde d’être dix.

Évidemment tout cela est une fiction. Toute ressemblance avec une situation en cours est une pure coïncidence

Excellent week-end
Allah aide, ceux qui s’aident !
Newton Ahmed Barry

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