Le président russe Vladimir Poutine l’a affirmé ce mardi matin, la Russie a developpé le premier vaccin contre le coronavirus. Baptisé « Spoutnik V », il aurait passé « tous les contrôles nécessaires » selon Vladimir Poutine et fonctionnerait « assez efficacement ». L’Organisation mondiale de la santé et les scientifiques internationaux appellent à la prudence.
Pour qu’un vaccin soit homologué, c’est-à dire certifié conforme par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il passe par des « procédés rigoureux » selon l’institution internationale.
Pour être approuvé par l’OMS, « Spoutnik V », va donc devoir passer par trois phases d’évaluation qui testent la sécurité et l’efficacité du produit avec des essais cliniques.
Dès la semaine dernière, l’organisme international affichait ses doutes par rapport à la rigueur des procédés utilisés par la Russie.
Le vaccin était alors « presque prêt » selon le pays sans pour autant communiquer à l’OMS les résultats de son étude sur l’efficacité du produit. Et depuis, le laboratoire en charge des recherches n’a toujours rien publié.
Sans possession de données officielles, et après moins de deux mois d’essais cliniques sur l’homme, plusieurs scientifiques britanniques s’inquiètent devant les affirmations russes. À Berlin, le ministère allemand de la Santé a aussi pris la parole mardi soir. Lui non plus ne fait pas confiance à ce vaccin.
« Un à deux ans » d’études
Il est difficile d’assurer à l’heure que le vaccin qui devrait-être mis en circulation le 1er janvier 2021 puisse réellement être distribué, comme l’explique le Pr Frédéric Adnet, professeur de médecine d’urgence à l’université de la Sorbonne et chef de service des urgences de l’hôpital Avicenne à Bobigny.
Vous comprenez quand vous vaccinez 30.000 personnes, il faut attendre qu’un certain nombre de patients, ceux qui ont reçu le placebo, puissent développer la maladie, et que ceux qui ont eu le vaccin ne développent jamais la maladie. Des études comme çà en temps normal, elle peuvent durer un à deux ans.