Royaume-Uni: Le député conservateur David Amess poignardé à mort

Un député conservateur britannique, David Amess, 69 ans, est mort ce vendredi 15 octobre, a annoncé la police britannique. Il a été poignardé à plusieurs reprises lors d’une permanence parlementaire qu’il tenait dans une église de sa circonscription à Leigh-on-Sea, à l’est de Londres.

Selon les premiers éléments, les faits se sont déroulés à la mi-journée : le député David Amess a été poignardé de plusieurs coups de couteau, alors qu’il tenait sa permanence parlementaire. L’élu de 69 ans recevait ses administrés dans une église méthodiste de Leigh-on-Sea, dans l’Essex, à l’est de Londres. 

C’était « absolument épouvantable », raconte son conseiller qui était présent au moment du drame. Un homme est alors entré en courant dans l’église, s’est jeté sur le député et l’a poignardé à plusieurs reprises, rapporte notre correspondante à Londres, Marie Boëda.

« Il a été soigné par les services d’urgence mais, malheureusement, il est mort sur place », a déclaré la police à propos du député. « Un homme de 25 ans a été rapidement arrêté après l’arrivée des forces de l’ordre sur place, soupçonné de meurtre. Et un couteau a été retrouvé. »

L’enquête « est dirigée par des officiers de la direction antiterroriste » et « il reviendra aux enquêteurs d’établir s’il s’agit ou non d’un acte terroriste », a déclaré vendredi soir le chef de la police locale, Ben-Julian Harrington, au cours d’un point de presse.

La police a précisé qu’elle ne recherchait « personne d’autre » après l’arrestation.

David Amess était membre du parti conservateur de Boris Johnson et ardent brexiter.

Un témoin, prénommé Anthony, a décrit à la radio LBC un important déploiement policier sur place. « J’ai vu quelqu’un être extrait du bâtiment, mis à l’arrière d’une voiture de police », a-t-il raconté.

Traumatisme de l’assassinat de Jo Cox avant le Brexit

« Apparemment, il a été poignardé à plusieurs reprises », a ajouté le témoin à propos du député.

Un hommage ému lui a été rendu vendredi soir dans une église de Leigh-on-Sea en présence d’une centaine de personnes. Des fleurs ont aussi été déposées près de sa permanence parlementaire.

Les réactions politiques ont immédiatement afflué, dans un pays marqué par l’assassinat en pleine rue, en 2016, de la députée europhile Jo Cox une semaine avant le référendum sur le Brexit par un sympathisant néonazi.

« Nos cœurs sont très choqués et tristes aujourd’hui, après la disparition du député Davis Amess, qui a été tué au cours de sa permanence parlementaire, dans une église, après presque 40 ans au service » de ses administrés et du Royaume-Uni, a déclaré Boris Johnson dans une brève intervention télévisée. Selon le chef des conservateurs, Amess était « l’une des personnes les plus gentilles, les plus agréables et les plus douces en politique ».

« Un jour tragique pour notre démocratie », a tweeté l’ex-Première ministre conservatrice Theresa May, tandis que les drapeaux ont été mis en berne au Parlement et à Downing Street.

Dans un tweet, Sajid Javid, secrétaire d’État à la Santé, se dit « dévasté » d’apprendre ce meurtre d’un « grand député tué en remplissant son rôle démocratique ».

« Nouvelle horrible et profondément choquante », a tweeté le chef de l’opposition travailliste Keir Starmer, adressant ses pensées au député, ses proches et ses collaborateurs.

La sécurité des élus en question

Dans un ouvrage paru en novembre 2020 dans lequel il évoquait le meurtre de Jo Cox, qu’il jugeait inconcevable au Royaume-Uni, David Amess avait estimé que les inquiétudes sur la sécurité des élus venaient « gâcher la tradition britannique » qui veut « que les gens puissent rencontrer leurs élus ».

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« Des questions se posent à juste titre sur la sécurité des élus de notre pays », a souligné la ministre de l’Intérieur Priti Patel, indiquant qu’elle y répondrait « le moment venu ». Elle a malgré tout demandé à toutes les forces de police de revoir immédiatement les dispositions pour protéger les députés.

Se joignant aux hommages à l’égard d’un homme « dévoué à sa famille, au Parlement et à sa circonscription », fervent catholique et défenseur de la cause animale, le « speaker » de la Chambre des communes, Lindsay Hoyle, a annoncé un examen « dans les jours qui viennent » des mesures de sécurité concernant les parlementaires.

Les chiffres de la police traduisent une augmentation des actes de délinquance envers les parlementaires. En 2019, Scotland Yard avait évoqué une augmentation de 126 % entre 2017 et 2018 et une hausse de 90 % dans les quatre premiers mois de 2019.

Nombre d’élus avaient raconté avoir fait l’objet de menaces de mort dans le contexte des âpres et interminables débats autour du Brexit.

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