Violences de xénophobie en Afrique du Sud : Le réseau « AFRIKKI » exige des poursuites judiciaires contre les auteurs et complices de ces actes

L’Afrique du Sud connaît depuis le 3 septembre 2019 une nouvelle vague de violence à l’encontre des ressortissants de pays africains. On se rappelle qu’il ne s’agit pas là d’un fait nouveau. En 2008, ce n’est pas moins de 62 morts enregistrés à la suite de mouvements extrémistes à forts relents de xénophobie menés par des Africains contre leurs frères Africains originaires d’autres pays. En 2015, on avait enregistré au moins 7 morts par suite d’agressions xénophobes sur des travailleurs originaires d’autres pays d’Afrique.

Et pourtant, l’Afrique du Sud a vu naître des hommes noirs, grands défenseurs de la cause humaine dont certains ont été lauréats du prestigieux Prix Nobel de la Paix : Nelson Mandela, Desmont Tutu. A ces illustres personnages, il faut associer les figures emblématiques de la lutte contre le rejet de l’autre (racisme, xénophobie) que sont Albert Sissilu, Miriam Makeba et Steve Biko.

Nelson Mandela est l’une des icônes du continent qui ont marqué l’humanité par son combat contre les inégalités, le racisme, la xénophobie. Nelson Madiba Mandela incarne sans conteste l’exemple de tolérance et d’humanisme.

Ces dignes fils d’Afrique du Sud ont porté haut la fierté de l’homme africain.
Aujourd’hui, avec ces évènements xénophobes successifs, un vent d’affliction souffle sur tout défenseur des droits de l’homme, encore plus sur nous africains défenseurs des droits de l’homme, combattant pour la justice sociale, longtemps victimes de toutes sortes d’oppression, lorsque l’on constate avec amertume que dans ce pays qui a connu les pires formes d’injustices, à savoir le racisme et l’apartheid, pour le seul fait d’appartenance à la race noire, on puisse s’adonner à ces actes ignobles envers d’autres hommes.

Comme au moment de l’apartheid où de nombreux pays africains s’étaient mis debout aux côtés du peuple d’Afrique du Sud pour combattre ce système, aujourd’hui, il est du devoir de tout Africain d’interpeller le gouvernement d’Afrique du Sud sur la montée de ce nationalisme extrême amnésique volontaire de sa propre histoire, s’exerçant par des actes brutaux, cruels et xénophobes sur les frères et sœurs du continent.

Aucune raison ne saurait justifier ces agressions barbares envers des personnes en réalité étrangères aux causes réelles de la misère dans laquelle la majorité des noirs Sud-africains sont confinés.
Ce comportement rabaisse notre fierté et notre dignité à tous et révèle le traumatisme profond que le système de colonisation, d’apartheid et de capitalisme a fait subir à ce peuple.

C’est pourquoi, nous membres du réseau « AFRIKKI » exigeons du gouvernement sud-africain, la prise de mesures immédiates, adéquates et significatives :
• pour stopper cette vague de xénophobie à l’encontre des Africains ;
• pour engager des poursuites judiciaires contre les auteurs et complices de ces actes ;

• pour procéder à la prise en charge psychosociale des immigrés en Afrique du Sud ;
• pour rassurer l’ensemble du peuple africain sur la volonté de mettre fin à ces dénis d’humanité.
Nous profitons de la même occasion pour :
• Exiger des dirigeants africains l’accélération du processus d’intégration et d’unité des pays africains ;

• Interpeller les dirigeants des pays africains d’introduire dans les curricula d’enseignement des modules sur l’Unité africaine telle que pensée par Kwamé Nkrumah, Thomas Sankara, Cheick Anta Diop et Joseph Ki-Zerbo ;
• Exiger des gouvernements africains des campagnes de sensibilisation sur le vivre ensemble harmonieux et durable des peuples africains.

TROP, C’EST TROP ;
PLUS DE CONFLITS COMMUNAUTAIRES EN AFRIQUE ;
VIVE L’UNITE ET L’INTEGRATION AFRICAINE ;
A BAS LA XENOPHOBIE, A BAS LE RACISME !

Pour le réseau AFRIKKI, ont signé
1. Balai Citoyen (Burkina Faso)
2. Filimbi (RDC)
3. Lucha (RDC)
4. Association Semfilms (Burkina Faso)
5. Y’en a marre (Sénégal)
6. GT-Jeunes (Côte d’ivoire)
7. No Vox (Côte d’ivoire)
8. Wake up (Madagascar)

9. Iyina (Tchad)
10. Fakoly production (Côte d’ivoire)
11. Ras le Bol (Congo)
12. JNS (Rdc)
13. En Aucun Cas (Togo)
14. Ciné Droit Libre (Burkina-Faso)
15. EG-justice (Guinée Equatoriale)
16. Loco Por Cultura (Guinée Equatoriale)
17. Sindumuja (Burundi)

18. 3ème Voix (Comores)
19. Balai Citoyen Guinéen (Guinée Conakry)
20. Jeune et fort (Cameroun)
21. Our destiny (Cameroun)
22. Ila Meta (Mauritanie)
23. Fees must fall (Afrique du sud)
24. Rodes must fall (Afrique du sud)

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